[-empyre-] cunnilingus nord coréen
sorry...
Art politique et cunnilingus
Les artistes, ont toujours été fascinés par le concept d?avant-garde, d?homme nouveau, crachant au besoin sur la démocratie et les mécènes éclairés pour finir à genoux, condamnés à lécher les bottes des penseurs émérites. Ces deux catégories, l?artiste et le maître absolu, que tout devrait séparer, partagent secrètement le même espoir, la même illusion : réorienter la nature du monde, changer le peuple, au pire le rendre meilleur en le parant de multiples vertus, en prétendant lui fournir, sur mesure, une nouvelle conscience.
Qui se souvient du désespoir de Maïakovski à un congrès, exposant l?enveloppe bourgeoise et décadente des nouveaux bonbons soviétiques qui pourtant, fondaient délicatement sur la langue chérie du petit père des peuples. Qui se souvient du destin de ses avant-garde qui forgèrent leurs chaînes, qui se souvient de la fin de Meyerhold dont les bourreaux prolétariens ne laissèrent qu?une main intact : pour signer ses aveux, avant de le fusiller.
Quand les urnes sont défavorables, quand les consciences s?égarent, que les miracles se font attendre, quand les masses se gaussent des nouvelles icônes, l?art devient révolutionnaire, le pouvoir est au bout du fusil, le rouge s?affiche à la hune, l?art se dénature.
La promotion de l?art du cunnilingus par les valets du nouveau timonier n?est qu?un exemple de la collusion art et politique, d?un négationniste de gauche, d?un rêve qui remplit les fosses communes, des tentatives de séduction pour retourner et étouffer les vipères lubriques par la mondialisation alléchée.
En occident, entre deux bûchers, le pouvoir se contentait de couper la langue et de la jeter aux chiens, la tradition orientale s?est révélée plus subtile. Bien avant Confucius, le bourreau privait d?abord le supplicié de la possibilité de crier, de demander pitié ou de s?amender, en lui sectionnant les cordes vocales, du condamné il ne restait qu?un corps bientôt privé de ses organes. Le cunnilingus était déjà utilisé puisqu? un célèbre bourreau chinois (Huong Yoü), a écrit dans ses mémoires qu?une femme pouvait endurer ce supplice pendant trente heures et bénéficier de quarante trois orgasmes avant de rendre l?âme.
Vint ensuite le temps des machines haut le pied et des trains blindés, Katow, malgré le mortel halètement de l?insatiable chaudière, plutôt que le cyanure, choisit d?éprouver la fournaise vaginale d?une locomotive.
La révolution culturelle qui devait définitivement libérer l?humanité des tares de l?ancien monde, entreprit une correction radicale des déviances bourgeoises en transformant le peuple en bourreau pour la satisfaction réciproque dialectique et revendiquée, du coupable et de l?exécuteur. En 1965, un an après la diffusion massive du petit livre rouge, le cunnilingus surgit de la mémoire collective. Le supplice fut utilisé pour corriger les déviances contre-révolutionnaires et principalement destiné à la rééducation des artistes ou penseurs bourgeois dépravés. L?exécution du supplice, tout en distrayant le peuple, montrait aux femmes opprimées les bienfaits de la sexualité débarrassée de ces racines confucéennes et phantasmes bourgeois.
La première séance se déroula (d?après le journal du peuple daté du 2 mai 1965, dans le village de Yank Chouk province du Chiang-su). Une jeune ouvrière d?élite de l?aciérie du village qui avait réussi à anéantir tous les anciens instruments des paysans dans le haut-fourneau collectif, se porta volontaire pour une rééducation d?intellectuels envoyés se ressourcer à la campagne. Devant toutes les femmes du village réunies, elle baissa son pantalon, se mis sur le dos, proclama son amour et sa fidélité à la révolution. Des gardes apportèrent un premier condamné, ex membre de l?académie des beaux arts, qui fut contraint, revolver sur la nuque, de pratiquer le cunnilingus. La tête qui allait et venait sur le ventre prolétarien, fut rapidement prise entre les cuisses d?acier de l?ouvrière qui se verrouillèrent à la hauteur des oreilles de l?artiste, enfonçant dans ses tympans les écouteurs qui diffusaient les meilleurs passages du petit livre rouge. L ?homme devait, tout en pratiquant le plus efficacement possible le cunnilingus, répéter à haute voix et malgré la terrible pression exercée par le revolver, les cuisses et les mains de la jeune ouvrière, les déclarations du grand timonier. (Ce cunnilingus commença par l?allocution du 15 septembre 1954 prononcée à l?ouverture de la première assemblée populaire : « le noyau dirigeant de notre cause, c?est le parti communiste chinois. Le fondement? »)
Malgré un enchaînement d?orgasmes et de déclarations à la gloire du parti et des masses, grâce à la pensée révolutionnaire du parti, à la cohésion inébranlable et indéfectible de l?armée et des paysans, aucune ouvrière ne succomba aux orgasmes multiples, toutes triomphèrent de la langue des vipères lubriques dont les corps devaient engraisser les volailles des villageois. Le soir, tous les hommes en état de procréer, malgré les pénibles travaux dans les rizières, devaient reprendre le flambeau et expérimenter sur la place publique cette nouvelle technique. Entre les cuisses des femmes jeunes ou vieilles (aucun préjugé lié à l?age ne pouvait être toléré), ils devaient lire et commenter un nouvel extrait du petit livre rouge intitulé : « notre tâche essentielle dans le domaine de la production agricole est d?organiser l?emploi rationnel de la main-d??uvre et d?entraîner les femmes à participer à la production ». (23 janvier 1934 tome 1).
Chers artistes, cette édifiante chronologie montre bien que la revendication du cunnilingus pour tous ou tout autre acte sexuel pratiqués en Corée du Nord n?est qu?une farce tragique, que sous un couvert libérateur elle annonce le retour de l?ordre bourgeois, à la religion, au grand Satan. Elle dévoile une pernicieuse faiblesse idéologique, le désespoir des masses médiatisées. Malgré le développement des nouvelles technologies la revendication de l?orgasme pour tous sans condition, révèle la grande misère du monde des artistes, leurs soumissions, leurs prétentieuses illusions, leurs inconséquences petites bourgeoises, leurs persistantes cécités. Qu?avant de brandir leurs joysticks endiablés ils étudient le proverbe du vieux moine coréen Yunn Chiang Fu : «langue de bois n?a jamais fait bon cunnilingus ».
Political art and cunnilingus
Artists have always been fascinated by the concept of the avant-garde, of the new man, spitting where needs be on democracy and enlightened patrons to end up on their knees, condemned to lick the boots of emeritus thinkers. These two categories, artist and absolute master, that should be so completely separate, in fact secretly share the same hope and the same illusion : to reorientate the nature of the world, to change the people, or worse, to improve the people by dressing it up in manifold virtues, by pretending to give it a new tailor-made consciousness.
Who remembers Mayakovsky's despair at the congress where he showed the decadent bourgeois wrapper of the new Soviet sweets that so delicately melted on the cherished tongue of the Little Father of the Peoples ? Who remembers the destiny of those avant-gardes who forged their own chains, who remembers Meyerhold's last moments when his proletarian executioners left him with just a single hand intact - to sign his confession - before gunning him down?
When electoral urns are unfavourable, when consciences run amuck, when miracles are expected, when the masses revel in new icons, art becomes revolutionary, power is at the tip of the rifle, front pages turn red, art is denatured.
The promotion of cunnilingus by the valets of the new secretly bourgeois helmsman is just an example of the collusion of art and politics, of left-wing negationism, of a dream that fills mass graves, of attempts at seduction to divert and stifle the lustful vipers drawn by the temptation of globalisation.
In the west, between two stakes for burning transgressors, the powers that be are often content to cut out tongues and throw them to the dogs. Eastern tradition has proved to be more subtle. Long before Confucius, the executioner would begin by depriving the victim of the possibility to shout, to plea for pity or to confess, by sectioning his vocal cords , and reducing him within a short space of time to a body without organs. Cunnilingus was already used because a famous Chinese executioner (Huong You) wrote in his memoirs that a woman could endure this torture for thirty hours before dying.
With the twentieth century came the era of wildcat machines and armoured trains, and Katow, despite the mortal panting of the insatiable locomotive boiler, chose its infernal vagina instead of cyanide.
The cultural revolution, which was meant to definitively liberate humanity from the flaws of the old world, undertook a radical correction of bourgeois deviance by transforming the people into torturers to gain reciprocal dialectical and supposed satisfaction of the guilty party and its executioner. In 1965, one year after the massive distribution of the Little Red Book, cunnilingus welled up in the collective memory. It was used to correct counter-revolutionary deviance, particularly for the re-education of depraved artists and bourgeois thinkers. The execution of the tortured deviant, while serving as a distraction for the people, showed oppressed women the positive values of sexuality purged of its Confucian roots and its bourgeois fantasies.
The first session (according to the People's Journal dated May 2nd 1965), in the village of Yank Chouk, province of Chiang-su. A young woman employee from the village steel factory's elite workforce, who had succeeding in melting down all the peasants? traditional implements in the collective furnace, volunteered to undertake the reeducation of bourgeois intellectuals sent to the countryside to build up their inner resources. In front of all the women of the village, she took off her trousers, lay on her back, and proclaimed her love and fidelity to the revolution. The guards then brought a first prisoner, an ex-member of the academy of fine arts, who was ordered to perform cunnilingus, a revolver held at the nape of his neck. The to and fro movements that animated the proletarian belly rapidly ceased as the iron grip of the woman's thighs clamped the artist's head at the level of his ears, rivetting into his eardrums a set of headphones which relayed the choicest passages from the Little Red Book. The artist had to perform cunnilingus as efficiently as possible, while repeating aloud, despite the terrible pressure exerted by the revolver and by the young worker's thighs and hands, the Great Helmsman's declarations (this cunnilingus session began with the speech of September 15 1954 at the opening of the first Popular Assembly : « the nucleus which directs our cause is the Chinese Communist Party. The foundations...»).
Despite a series of orgasms and declarations to the glory of the party and the masses, and thanks to revolutionary thinking and the unshakeable, infallible cohesion of the army and the peasantry, not one woman worker succumbed to these multiple orgasms ; all succeeded in vanquishing the tongues of lustful vipers whose bodies were then left to fatten the village chickens. In the evening, all the men of the village of child-bearing age, despite their long, hard working day in the rice paddies, had to relay this new technique in the village square. Between the thighs of women both young and old (no prejudices related to age were tolerated), they had to recite and comment on another passage from the little Red Book entitled « our essential task in the area of agricultural production is to organise the rational use of the work force and to encourage the women to participate in production » (January 23rd 1934, vol.1).
Dear artists, this edifying chronology clearly shows that claiming cunnilingus for all, along with any other sexual act performed in North Korea, is but a tragic farce. Under the deceptive guise of liberation it announces a return to the bourgeois order of things, to religion, to the great Satan. It betrays a pernicious ideological weakness, the despair of the mediatised masses. Despite the development of new technologies, the unconditional claim of orgasms for all betrays the wretched misery of the world of artists, their subjugation, their pretentious illusions, their petit bourgeois inconsequentiality, their persistent blindness. Before they brandish their devilish joysticks, they would do well to meditate on the proverb of the old Korean monk Yunn Chiang Fu, which translates literally as follows : « a wooden tongue has never been any good at cunnilingus » (this version corresponding closely to common French usage), and which translates slightly less satisfactorily into English : « an idle tongue has never been any good at cunnilingus », although poetic licence might allow: "cunnilingus is not performed tongue in cheek".
This archive was generated by a fusion of
Pipermail 0.09 (Mailman edition) and
MHonArc 2.6.8.