Re: [-empyre-] while JB knocks out Gingrich, with a left hook, farewell to "Baudrillard Enoncé and the Future of Theory"
Chère Christina,
Merci de tout coeur d'avoir accueilli à propos de Baudrillard une
représentante du ghetto -- au point qu'après la déclaration de l'honorable
Newt Gingrich que vous évoquiez, je me sente tout à fait déculpabilisée de
m'exprimer en français:)
Avec les scientistes qui considèrent que la philosophie n'existe pas, je
crois que nous touchons à la langue unique de la société des dominants et
des dominés à l'égide de la science pour Dieu. Avec d'un autre côté
l'intégrisme religieux de Dieu pour la science : le monde intégriste est
complet.
Merci à vous et à Nicholas et à tous les empyréens d'avoir éventuellement
supporté mes troubles de gitane capricieuse dans la langue des fous;-)
Je pense que si Ken a disparu de la situation, c'est qu'il a fait un voyage
de travail en Allemagne puis en Angleterre, raison pour laquelle il avait
commencé par se désinscrire, et à mon avis s'il est maintenant rentré à New
York, il doit être en train de préparer la parution de "Gamer theory" prévue
pour ces jours ci.
A ce propos et pour conclure ma propre participation, je citerai un long
extrait d'un article que Baudrillard avait publié dans la revue Utopie en
1977 : "La lutte enchantée ou la lutte finale", article republié en 2001,
(avec tous les articles de Baudrillard pour cette revue), sous le titre de
l'ouvrage "Le ludique et le policier - et autres articles parus dans Utopie
1967/78", collection 10/20, éditions Sens&Tonka, Paris (ISBN-10: 291017090X
ISBN-13: 978-2910170905). Extrait que j'ai trouvé cité en hommage, dans un
blog de jeunes anarchistes français militants "L'en dehors"
http://endehors.org/
Ma conviction profonde c'est que si Foucault construit une herméneutique du
sujet à partir d'un discours scientifiques exhaustif, Baudrillard s'est
lancé dans une herméneutique de l'objet que seule la rhétorique de l'essai,
les aphorismes et l'intégration des anagrammes, pouvaient exprimer
extérieurement du sujet, dans une pensée accidentelle des concepts comme
événement symbolique percutant la communication. C'est une pensée violente,
où chaque construction paradoxale à double détente est une bombe contre
l'idéologie et la domination.
Ceci commence où le pacte symbolique du système d'équivalence est dissout
par la valeur d'usage de la marchandise et la réalisation de l'équivalence
généralisée. Stratégies fatales : "tout le destin du sujet passe dans
l'objet". Il a considéré à l'égal de la philosophie la disposition abstraite
du monde. Où les autres philosophes ont cessé de penser l'écart des langages
et du monde réel, parce que la pensée moderne atteignait le point ultime de
la maîtrise du sens (Heidegger) appliqué à la transformation des sociétés,
il est entré dans l'univers propre de l'objet en philosophie, l'objet libéré
du sujet au-delà du mal radical et l'a exploré en inventant une philosophie
de l'objet égale à celui-ci comme arme propre dans le monde de la
communication. Mais pas seulement. C'est une pensée de l'actuel
paradoxalement visionnaire car ses concepts sont prédictibles à deux niveaux
intégrés : de langage et de réalité.
Pour en finir avec l'archéologie de la connaissance qui serait impropre à
recenser une pensée mutante - et peut-être même pour en finir avec la
généalogie, que Baudrillard sacrifie dans l'acte même où sa pensée se
produit -, je n'ai pas d'autre lecture herméneutique de Baudrillard à
proposer de façon sensible à mes amis, qu'un éclairage quoique bien faible,
car ne rendant pas compte de son impact symbolique dans la société, depuis
les langages de la création problématisés par Nelson Goodmann - même si cela
ferait probablement hurler Baudrillard;-)
Baudrillard est un iconoclaste de la connaissance, donc je doute qu'un
phénoménologue même spécialisé dans l'herméneutique de la métaphore comme
Paul Ricoeur puisse fournir une méthode appropriée... Gadamer, peut-être
davantage. Mais surtout, Baudrillard a voulu construire une pensée
irréductible, alors les analyses seront toujours relatives, ou l'objet de
nouvelles créations inspirées à son propos ou au-delà.
C'est une oeuvre en triptyque comme une architecture de pensée transgenre
qui comprend : une oeuvre éditée, une oeuvre médiatique, une oeuvre
photographique.
--> Extrait (le reste est trop circonstanciel du contexte français et
européen de 1977 - dont la question du parti communiste français) de :
"La lutte enchantée ou la flûte finale"
1977 Jean Baudrillard
"[...]
Toute la bonne conscience politique (et pas seulement économique)
s'est réfugiée dans la valeur d'usage. II faut en refaire le procès sous une
lumière plus cruelle encore qu'au niveau des objets et des marchandises. Au
niveau du social tout entier. Car cette fois c'est la valeur d'usage du
social qui est en jeu, le social comme valeur d'usage.
L'arc-en-ciel dialectique qui a brillé longtemps sur la notion marxiste de
la marchandise et l'horizon sacré de la valeur s'est dissous, et dans ses
fragments éclatés nous pouvons voir aujourd'hui ce qu'il en est : non
seulement la valeur d'usage n'est rien, elle fonctionne comme cache-sexe de
l'économie politique (ce que Marx, il faut le dire, a discrètement entrevu,
mais que personne qui se réclame de lui n'a plus entrevu par la suite,
puisque tout le socialisme, tout idée de révolution et de fin de l'économie
politique se règlent sur le triomphe de la valeur d'usage sur la valeur
d'échange). Finie l'aliénation marchande, l'univers est transfiguré par la
valeur d'usage, de celle des objets à celle, sexuelle, de son propre corps,
à celle, plus générale, de tout le social, renvoyant enfin à chacun l'image
de ses propres "besoins" ; mais elle est pire que ça : elle est la forme
dégradée de la valeur d'échange Elle est la forme complètement désenchantée
de l'économie, la phase neutre, abolie, de l'utilité, qui vient clore le
processus délirant, sans fin, de l'échange marchand, de l'instanciation de
toute chose dans l'espèce sublime de l'argent (processus qui comme on sait
passionne tout le monde, et collectivement, alors que l'usage, la fonction,
le besoin, etc., ne font qu"`intéresser" chacun isolément sur un mode
éternellement résigné). Quand un objet, un être, une idée a trouvé sa valeur
d'usage (sa fonction, etc.), c'est fini, c'est l'entropie totale : la valeur
d'usage est comme la chaleur dans la deuxième loi de la thermodynamique : LA
FORME LA PLUS BASSE DE L'ENERGIE.
Les communistes croient à la valeur d'usage du travail, du social, de la
matière (leur matérialisme), de l'histoire. Ils croient à la "réalité" du
social, des luttes, des classes, que sais-je ? Ils croient à tout, ils
veulent croire à tout, c'est leur moralité profonde.
C'est ce qui leur enlève toute capacité politique.
Ils ne croient plus à l'horizon sacré des apparences - la révolution est ce
qui veut mettre fin aux apparences - mais au seul horizon borné de la
réalité. Ils croient à l'administration des choses et à une révolution
empirique qui suivrait le fil du temps. Ils croient à la cohérence et à la
continuité du temps. Tout leur échappe de la démesure, de l'immoralité, de
la simulation et de la séduction qui fait le politique. C'est ce qui les
rend bêtes, profondément bêtes, profondément vissés à leur bureaucratie
mentale. C'est ce qui, plus concrètement, les rend inaptes à prendre ou à
garder le pouvoir. Ils sont devenus les gestionnaires de la valeur d'usage
de la vie, avec un certain sourire municipal et la rondeur provinciale des
techniciens de la classe moyenne (les "classes moyennes" résultent de la
domestication historique et de l'abêtissement par la valeur d'usage). C'est
au niveau de l'atrocité de la valeur d'échange et de son système généralisé
que se battait le "prolétariat", c'est-à-dire au niveau révolutionnaire du
capital, et jouant à mort contre lui leur propre inhumanité de valeur
d'échange. Au lieu qu'aujourd'hui tout se passe en lamentations infantiles
vers toujours plus de valeur d'usage, et ça, c'est l'idéologie de la classe
moyenne, et le socialisme et le communisme sont l'expression de cette
dégradation des valeurs dominantes du capital et de l'effondrement du jeu
politique.
C'est pour être devenus purs et simples théoriciens et praticiens du bon
usage du social à travers le bon usage de l'économie politique que les
communistes sont tombés plus bas même que le capital, capables seulement de
présider à la gestion de la forme la plus dégradée de la loi de la valeur.
C'est la fin définitive de la dialectique. Fin de la grande promesse
marxiste.
"La condition de la libération de la classe ouvrière
est la liquidation de toute classe, tout comme la libération
du Tiers Etat (de l'ordre bourgeois) fut la liquidation
de tous les états".
Ceci est faux, car la dialectique est passée - ou plutôt, c'est là la
maladie infantile de la théorie marxiste -, elle n'a jamais cessé d'être du
côté capitaliste. Et ce qui s'éclaire à travers l'impossibilité pour les
communistes d'assumer le pouvoir, c'est l'incapacité historique du
prolétariat d'accomplir cela même que la bourgeoisie a su faire en son temps
: la révolution.
Quand la bourgeoisie met fin à l'ordre féodal, elle subvertit vraiment un
ordre et un code total des rapports sociaux (naissance, honneur, hiérarchie)
pour lui en substituer un autre (production, économie, rationalité,
progrès). Et c'est parce qu'elle se vit comme classe (non comme ordre et
état : "Tiers-état" est un terme qu'on lui assigne), c'est-à-dire comme
quelque chose de radicalement nouveau, une conception radicalement nouvelle
du rapport social, qu'elle peut ébranler, l'ordre de la caste.
Le prolétariat, lui, n'a rien à opposer radicalement à l'ordre d'une société
de classes. Contrairement à la bourgeoisie qui joue sa partie (l'économie)
en imposant son code, le "prolétariat" prétend se libérer au nom de la
production, c'est-à-dire que les termes au nom desquels la bourgeoisie s'est
libérée en tant que classe seraient ceux mêmes au nom desquels le
prolétariat se nierait en tant que classe ! Méfaits de la dialectique, dont
la bourgeoisie a infecté le prolétariat. La bourgeoisie, elle, ne "dépasse"
pas "dialectiquement" l'ordre féodal, elle lui substitue un ordre de valeur
sans précédent - l'économie, la production, la classe comme code antagoniste
- et sans commune mesure avec le code féodal. Et sa vraie stratégie est de
piéger le prolétariat dans le statut de classe, voire dans la lutte de
classes - pourquoi pas ? - parce que la classe est un code, dont elle a le
monopole ; la bourgeoisie est la seule classe au monde : si elle réussit à
amener le prolétariat à se reconnaître comme classe, 'même si c'est pour se
nier en tant que telle, c'est gagné pour elle'. [...]"
-- Et le commentaire de la conclusion du jeune anarchiste qui a fait cette
citation en sachant ce qu'il voulait en montrer :
"Dépassement la dialectique de la modernité capitalisto-marxiste :
Ce que Baudrillard développe dans la conclusion de ce texte, c'est que
seule la bourgeoisie est une classe "à part". Ce qu'on appelle "prolétariat"
dans les termes de la modernité bourgeoise est en réalité autre chose qu'une
classe parmi d'autres. C'est le Peuple lui-même, une entité collective
humaine viable en tant que telle. Alors que les classes bourgeoises ou
petite-bourgeoises, à l'image de l'aristocratie, n'ont aucune viabilité dans
l'absolu, elles ne peuvent se définir et exister que par rapport au "reste
du peuple", celui-ci étant appréhendé à tort comme une sous-classe à élever,
alors qu'il n'est que l'humanité réelle et matérielle non divinisée."
Personnellement je trouve cet extrait visionnaire de la société européenne
actuelle. Mais bien davantage, je pense qu'il dévoile un concept du peuple
qui n'est pas lié aux nations mais au statut de dominé et de dominant
extrêmement pertinent dans le monde que nous traversons aujourd'hui, du
local au global, dont celui que nous évoque de façon critique Christina à
propos du bilinguisme. Et c'est probablement sous ce concept du peuple comme
masse silencieuse (puisqu'on ne fait pas dire "les classes" à ces masses)
qui a structuré son concept de majorités silencieuses et d'hypothèses
réversibles des masses objet social/ langage/ concept, après les luttes
révolutionnaires modernes : ce qui reste ouvert..
Nous verrons bien dans son dernier livre à paraître je crois en avril, s'il
persistera ou transformera encore...
Tout ceci n'engage que ma folle insertion, et ne prétend non seulement à
aucune vérité, mais de plus à aucune référence de crédibilité.
Merci chère Christina, de votre magnifique générosité, merci à Nicholas
d'avoir pensé à m'inviter, merci à Ken d'être venu nous rejoindre, merci à
Geert de nous avoir dit que Baudrillard avait compté pour lui dans cette
correspondance aigue avec Ken, merci à tous...
Quand je pense que Baudrillard a eu une lecture joyeuse (peut-être sa
dernière ?) en novembre, "jubilatoire" m'a t'il dit, du livre de Ken en
français, à partir duquel il est retourné à la version anglophone de A
Hacker manifesto, et nous a autorisés à publier partout où nous le voulions
son plaisir et son intérêt pour cet ouvrage, alors qu'il était en train
d'écrire son dernier livre... je suis curieuse de découvrir en quoi ceci et
cela jubila ensemble !
avec mon coeur,
Aliette
PS / Pour mes pays, il y a en France la préparation d'un hommage à
Baudrillard qui sera continu pendant plusieurs mois, à la demande de Armand
Gatti, réalisé par Stéphane Gatti et l'association "la parole errante", à
"La maison de l'arbre", à Montreuil sous bois (93200). (Cette maison étant
les anciens studios et la maison du cinéaste Georges Meliès).
A suivre...
On 1/04/07 8:40, "Christina McPhee" <christina112@earthlink.net> probably
wrote:
> As even in California, almost last in the solar passage from March
> madness to April Fools, I just want to note in passing, a prophetic
> juxtaposition of Baudrillard in 1974 to Gingrich in 2007. As some
> have noted in the present discussion, Baudrillard was always intent
> on the aleatory, the echo, the indeterminate exchange, but in this
> case, with a certain vengeance.
>
> First, though, heartfelt thanks to all who've contributed this month
> to our tribute to Jean Baudrillard, and to the challenge to live 'the
> future of theory" even though he'd no doubt assure us that this will
> be impossible. Special thanks for responding with 'yes!' to our
> urgent requests to join us, and for your insights and references as
> always-- Aliette Guibert Certhoux (FR) our Parisian correspondent, -
> empyre- enthusiaste, and editor of critical secret; and her
> colleague and friend, McKenzie Wark (AU) who holds forth from the New
> School in New York, and whose new book, just out, "Gamer
> Theory" (Harvard Univ Press 2007) is an exciting, and very JB-
> spirited, read.
>
> Thanks too to Nick Ruiz (US) whose scholarship in matters Baudrillard
> is much greater than mine. Nicholas is also joining the moderating
> team of -empyre- as of this month.
>
>
> So: tonight, a friend put me onto today's report on CNN, in which
> the estimable Newt Gingrich, right wing ideologue, currently running
> for US President, declares:
>
> http://www.cnn.com/2007/POLITICS/03/31/gingrich.bilingual.ap/index.html
>
> "We should replace bilingual education with immersion in English so
> people learn the common language of the country and they learn the
> language of prosperity, not the language of living in a ghetto,"
> Gingrich said.
>
> [Don't you find this idea is especially piquant given the context of
> our current bilingual month! Perhaps we should insist that everyone
> on our list read French in order to be a good citizen of
> BaudrillardiA (or -empyre- is a ghetto). ]
>
> Further details, read on:
>>
>> WASHINGTON (AP) -- Former House Speaker Newt Gingrich equated
>> bilingual education Saturday with "the language of living in a
>> ghetto" and mocked requirements that ballots be printed in multiple
>> languages.
>>
>> "The government should quit mandating that various documents be
>> printed in any one of 700 languages depending on who randomly shows
>> up" to vote, said Gingrich, who is considering seeking the
>> Republican presidential nomination in 2008. He made the comments in
>> a speech to the National Federation of Republican Women.
>>
>> "The American people believe English should be the official
>> language of the government. ... We should replace bilingual
>> education with immersion in English so people learn the common
>> language of the country and they learn the language of prosperity,
>> not the language of living in a ghetto," Gingrich said to cheers
>> from the crowd of more than 100.
>>
>> "Citizenship requires passing a test on American history in
>> English. If that's true, then we do not have to create ballots in
>> any language except English," he said.
>>
>> Peter Zamora, co-chair of the Washington-based Hispanic Education
>> Coalition, which supports bilingual education, said, "The tone of
>> his comments were very hateful. Spanish is spoken by many
>> individuals who do not live in the ghetto."
>>
>> He said research has shown "that bilingual education is the best
>> method of teaching English to non-English speakers."
>>
>> Spanish-speakers, Zamora said, know they need to learn English.
>>
>> "There's no resistance to learning English, really, among
>> immigrants, among native-born citizens," he said. "Everyone wants
>> to learn English because it's what you need to thrive in this
>> country."
>>
>> In the past, Gingrich has supported making English the nation's
>> official language. He's also said all American children should
>> learn English and that other languages should be secondary in schools.
>>
>> In 1995, for example, he said bilingualism poses "long-term dangers
>> to the fabric of our nation" and that "allowing bilingualism to
>> continue to grow is very dangerous."
>
> Baudrillard, twenty five years ago, made an acid comment or two
> about this very kind of image/branding of language and culture on the
> part of the Left in France. As follows, from "Utopia
> Deferred:" (Semiotexte, 2006, translation by Stuart Kendall):
>
> "As we approach alternation (or the reversability of the Left-Right
> political equation), the contents of these two terms become
> indifferent and aleatory. Left and Right exchange their objectives
> and their politics- and even 'objective' social membership no longer
> matters.....Much more than the political determination, these are the
> tricks of clans at stake, of organic solidarities... the vote is
> recycled as a symbolic practice of kinship and a ritual of
> recognition.. Before laughing we should ask ourselves if:
>
> "--this is not a collective practice of resistance to the democratic
> 'rules of the game'--
>
> "--if it is not already largely but shamefully the same in
> supposedly 'rational' electorial practices. Look at petitions in the
> press (an appeal to Christians in favor of X, an appeal to
> intellectuals in favor of Y, an appeal to friends of Israel in favor
> of both, on the front and back of each page,appeals to researchers,
> sports fans, artists, progressives with disabilities, macro-bio-
> geneticists of the Vaucluse, etc.) The entire market of categorical
> and nominal values puts itself in play to launch appeals to families,
> to 'totemic' affiliations, stimulants for reorganization. But these
> informal groups lack true organic solidarity. They only translate
> the desire to reorganize around an intermediate authority (two step
> flow of communication) against the total abstraction of the media at
> its height. At the same time, they show that every 'scene' is ripe
> for 'production' , that all the channels of representation
> intermingle and underscore one another, and that delirium over the
> brand image is general.
>
> ""The France that works and thinks" --L'Humanité 20 May 1974"
>
> "A perfectly repressive and disgusting new myth of the Left was born
> in the last elections. The Left is the 'real' society, the 'vital
> forces of the nation', producers, intellectuals, the youth,
> 'workers', urban populations, etc. everything that is best, the
> entire future of France votes Left. On the right, the residue, the
> resigned, the imbeciles, the old men, unfortunate women (the old,
> though there are a lot of them), direty farmers, the lumpen (those
> with the lowest income vote on the Right), the military (except the
> enlightened fringe of modern officers). In short, all kinds of
> categories that should no longer exist, according to solid historical
> logic. At the hatch. the old. They are blocking the road of
> history. At bottom, all of these people lack a social existence,
> they are not fit for socialism. There is a hint of genocide in all
> this, of Leftist racism become officially the 'social real,' with the
> whole excuse of the sociological apportionment of categories,
> referring everyone else to non-existence, to dumb and mean non-
> existence. A new subject of history: the vital 'forces', the normal
> against the abnormal, the effective and dynamic living being against
> the social wastes. The Left turns into a caste. At least the
> proletariat recognized the social and historical reality of the
> bourgeoisie, that's why they fought it. But it was only a class.
> Today, the Left has fashioned a historical shield out of racists and
> discriminatory terms. It separates everyone else as asocial and
> already outmoded. That prevents it from posing the question of its
> own non-existence.
>
> "Why doesn't everyone vote on the Left? All the reasons are gathered,
> all the good reasons (even capitalist ones) are on the Left. Would it
> be that a group of people resists somewhere, without knowing it, the
> latent racism of the social rationality that the Left incarnates, the
> rationality that presents itself as social reality, that claims the
> principle of the historical reality for itself, etc. Hegel and the
> dialectic
> in the service of reason, and therefore of social efficacy: such is
> the Left.
>
> "Are the people stupid? Can we not give them credit and think that
> they set themselves against this hidden truth of the Left, and not
> because they are stupid, vicious beasts? Those that the Left
> excludes today as 'non-vital' forces because they don not vote Left
> can feel confirmed in their opinion."
>
> --Jean Baudrillard, 1929-2007
>
>
> -cm
>
>
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