[-empyre-] Re: expanded
Aliette G.C.
aliette at criticalsecret.org
Mon May 12 12:21:37 EST 2008
Chères Jennifer, chère Cara, chers tous
Je réponds cette fois en français ; ce ne sera pas plus clair du moins
ce sera ma langue maternelle;-)
Je réponds parce qu'il semble que mon propos soit pris à partie par
Clara en conclusion de son magnifique texte nourri d'actualisations
passionnées et solidaires, qu'il s'agisse de l'environnement de ses
actes ou de ses actes eux-mêmes, et que personnellement je confère au
métapolitique (dans un sens qui n'est pas péjoratif loin de là).
Création de vie sur fonds de désastre social politique écologique --le
tout conjurant toujours pour le plus grand désastre chez les déshérités.
Clara dont je comprends parfaitement l'impatience et la révolte.
Ma propre révolte est transatlantique versus méditerrannéenne, et
j'avoue que j'éprouve de grandes inquiétudes pour le droit social les
ressources collectives et la situation des prisons en régions
européennes patrilinéaires telles que la France et l'Italie, dont je ne
brosserai pas ici le tableau de leur anéantissement singulier sous tous
les termes et pour longtemps -- sauf imprévu.. Et pour ne pas parler de
prisonnier pourtant entre Atlantique et Pacifique, en cours de combat
contre l'extradition mais déjà emprisonné en vue d'un retour interné à
vie par ici -- sauf surprise. Mais certes, nous ne devons pas mesurer la
misère, car c'est en comparant notre fortune en termes de PNB et de PIB
à la misère des pays en voie d'émergence qu'on a fait taire le refus
populaire de mon entour, en l'autorégulant par la culpabilité qu'on lui
a infligée -- notamment sur la voie du bon dieu socialiste. Et donc : je
ne me nourris pas du genre de discussion qui consiste à évaluer une
misère par une autre. C'est pourquoi, en toute cohérence des mes idées
sur l'atopie, je pense qu'une façon de ne pas se méprendre de la
pertinence d'une discussion, c'est d'en assumer le sujet. Ne pas assumer
le sujet peut faire l'objet d'une stratégie intéressante,mais je ne
pense pas que ce soit adpaté à la présente situation, sauf à se retirer
de la discussion.
Je ne changerai pas de sujet mais je l'étendrai pour répondre.
J'aime beaucoup les illimitrophes qui galopent de par le monde et en
connaissent toutes les luttes tels les spécialistes de l'extinction des
incendies des puits de pétrole ou de la fabrication de l'univers
fractal. Mais personnellement, si je pense que la délocalisation du
monde est salutaire dans l'autorisation des migrations tant des idées
que des humains -- ou même des animaux encore capables de changer de
lieu de vie si leur territoire est devenu hostile -- étant pour ma part
farouchement antinationaliste (quoique singulièrement), je pense par
contre que la fin du monde des nations a déçu ses attentes, et d'autre
part que le pouvoir des experts est une des catastrophes dont
aujourd'hui nous devons nous défier : cela vaut tant pour la théorie que
pour les affaires le droit l'économie et la société, que pour l'art, que
pour l'aide aux luttes populaires et les luttes en elles-mêmes. mais ça
ne veut pas dire un retour à la terre, cela veut dire qu'il faut penser
et non reproduire avant de faire -- ou en faisant. Quant à moi j'émigre
anachroniquement du XVIIIè siècle dans l'axe de l'éducation sociale de
l'autonomie -- après le péché originel on n'avait pas le choix, pourtant
on avait tardé:)
Expliquez moi donc où il y aurait de la politique locale dans un monde
gouverné par des organisations supranationales dont les organes humains
sont élus entre eux ou cooptés sur des bases qui ne sont pas précisément
celles relevant ni de la décision politique ni de son objet. Expliquez
moi donc où et pourquoi la belle promesse de Lulla a fini par se coucher
devant l'OMC et la Banque mondiale mais n'allez pas me dire "parce que
c'était un traître". Expliquez moi où la dictature serait encore une
solution --je veux dire au moins une solution de force durable dès lors
qu'elle s'oppposerait à l'intérêt du dispositif général tel que décrit
plus haut (supranational et j'ajoute ici impérial : USA / OTAN -- sans
contrepartie dialectique depuis l'effondrement de l'URSS, or la Chine
qui commerce avec le monde ne saurait s'y substituer et d'ailleurs
est-ce cela aussi, comme les nations, que nous voudrions refaire ?) car
le tout sur perte des souverainetés nationales y compris symboliques des
libertés, à l'horizon du libéralisme mondial de la société vectorale
avec le leadership ingérent y compris idéologique des intérêts du Midlle
West Nord Américain, et des scientologies diverses aux prophéties pour
la survie d'une seule moitié de l'humanité ((et c'est peut-être même du
tiers seulement, ou du quart, qu'il s'agit), de l'autre.
Racontez moi comment l'argent virtualisé, je veux dire l'argent du
monde, celui qui a abstrait la société de son champ d'échange et
d'accroissement, l'argent de l'investissement et du jeu boursier à
l'accroisement libéré du pacte social de la production, au contraire
nourri de l'argent concret de l'exploitation des marchés noirs ou
maudits (certes qui en fait vivre beaucoup de haut en bas de l'échelle
social), l'argent qui règne y compris dans les zones sinistrées des
contrats collectifs les plus brillants symboliquement, après
l'effondrement de l'équivalence de la valeur d'usage et de la valeur
d'échange entre les forces de production capitalistes et prolétariennes,
cadrées par les territoires nationaux, comment cet argent exprime les
fondations populaires critiques, face aux pouvoirs d'Etat évidés de
leurs vertus électives -- comme ils n'ont pas la décision, étant devenue
"supranationale", pourquoi le vote resterait-il sensé ? -- leviers
oppressifs ou répressifs à fabriquer du conditionnement de produit
citoyen, et de la soumission aux commandes externes serait-ce d'une
caste, pas obligatoirement visible, sinon d'une classe,
Dites moi donc enfin, comment lutter contre la répression peut se fonder
à en annoncer une autre ? Mais c'est vrai, nous ne risquerions rien car
nous sommes tous quelque part ou bundistes ou léninistes ? Et donc voués
à disparaître ou à dominer.
Seulement : ça va durer longtemps encore de perdre ce qui est à peine
conquis : les charniers la mitraille, la radioactivité, la protidisation
de la glèbe et sa stérilisation désinfectante avec les graines contre la
faim dans le monde (sui tuent la fain en tuant l'homme et son
environnement), y compris en vérouillant les portes pour protéger les
nouveaux pouvoirs -- au nom de les ouvrir ? Vous ne croyez pas qu'il
faudrait commencer à changer de stratégie de masse et passer à l'acte de
pulvériser le lard du techno vivant, je veux dire y compris les
specialistes techniques ou juridiques du processus politique en
métapolitique ? le désespoir par déception à l'horizon des charniers,
comme force de dissuasion : on n'en veut plus.
Intégrer socialement ce que les sciences nous disent de l'anarchie
sélective et environnementale du vivant, et de l'auto-organisation (ce
qui ne voudrait pas dire l'isolement même si on le souhaitait), se poser
la question de l'altérité pour succéder aux droits de l'homme déchus de
fait et de droit : c'est aussi définir le statut du pouvoir non plus
comme représentation collective, mais comme altérité radicale de la
société, comme communauté contre ses différences, non plus le maître
élu, et encore moins le maître ne pouvant vivre sans son esclave, mais
le maître voulant se débarasser de l'esclave ; non plus les marginaux
comme altérité sociale, mais le pouvoir de faire passer et exécuter les
lois comme altérité sociale exclusive et dénuée de distinction, le mal
radical succédant à la pensée politique. Et de là, voyons un peu
autrement où le vent nous place à peu de distance, mais distance il
faut, plutôt que sous les tirs des armées et des polices autorisées par
l'OMC le FMI la FAO et la banque mondiale --parés du Pentagone et de ses
services annexes et vassaux opportuns -- même déloyaux.
En atendant, je ne pense pas m'être trouvée dans les hélicoptères qui
survolèrent sans prêter secours les zones les plus sinistrées du grand
Tsunami dans l'Asie du Sud, pour constater, comme le déclara ensuite
Condolezza Rice, que les catastrophes naturelles auraient raison de
l'insécurité américaine dans ces régions du monde. Quand les forces de
la nature s'allient aux forces armées contre les populations, comme
autrefois on pensait en termes d'embargo et de villes assiégées (mais
n'est-ce pas encore, tout en mêm temps, le cas de Gaza ?) alors en
effet, on est face à un monde à plusieurs vitresses qui s'intègrent
toutes à nos dépens;-) Et alors ? On ne doit rien en penser ? Il ne
faudrait que l'assumer -- c'est-à-drire assumer la fatalité de "notre"
disparition ?
Il y a me semble t'il des populations (on n'ose plus dire les peuples
quoique collectivités en lutte se pensant légitimement fondées en tant
que peuples) qu'il s'agit précisément de détruire comme des arrière
gardes d'un monde qui desormais serait prescrit, car il met en désordre
l'ordre mondial post national. L'ordre du projet global ne peut se
passer d'assigner les démunis à résidence, pour leur faire consommer la
production alimentaire des empoisonneurs d'humanité, et les gérer en
nombre de vies et de morts selon le potentiel des bouches à nourrir : le
monde est comme ça plein de camps (Speer) dans les réserves naturelles'
(Huxley), alors au moins que l'on se pose la question de savoir si oui
ou non on veut revenir aux nations ou à l'internationalisme -- supposant
l'existence des nations --.
Et Pour ne pas reparler du 11 septembre et de l'avatar multiple de Ben
Laden en outre de son original, qui présidèrent à la phase exécutive du
nouvel ordre mondial -- c'est à dire non plus l'empire mais la dictature
du survivant -- au grand dam de Toni Negri.
Seulement, si j'étais psychanlyste, je saurais que tout cela on ne peut
le dire à celui qui en souffre, ni davantage à celui qui en vit. Mais je
ne suis pas psychanalyste. Je suis pragmatique -- avec quelques années
en plus et une autre connaissance des luttes sociale, autre lieu autre
temps, et donc forcément on court moins vite : on a soudain de vraies
raisons de se poser la question de la pertinence de la trotinette et de
l'autobus... Est-ce la force de l'âge ou l'impotence ? Chère Clara je ne
veux pas vous influencer: pour la réponse : à vous de voir:-)
2008/5/11 Jennifer Flores Sternad <jf at post.harvard.edu>:
from cara baldwin
(thank you, cara!)
------ Forwarded Message
From: Cara Baldwin <feralysis at earthlink.net
<mailto:feralysis at earthlink.net>>
Date: Sat, 10 May 2008 13:07:09 -0700
To: "moarquech at yahoo.com.mx <mailto:moarquech at yahoo.com.mx>,
soft_skinned_space"
<empyre at lists.cofa.unsw.edu.au
<mailto:empyre at lists.cofa.unsw.edu.au>>,
<archivocaminante at yahoo.com.ar <mailto:archivocaminante at yahoo.com.ar>>
Subject: Re: [-empyre-] Re: expanded
Conversation in an elevator, . looking at the stains on wood :
--Which is better? This, or doing this?
--This.
--Bring him to see or bring them to see?
--Bring them to see.
Alberto Greco, from Manifesto Vivo-Dito, 1963
back in the 90's (can't write this without using a crackly old man
voice) i was saving barricades in my apartment for a rainy day. i put
them on either side of the bridges that connected the city and they
quietly disappeared. i changed my underwear in public and told
everyone i was ana mendieta. learned about chicano cultural politics
and activism. met collaborators and friends marc herbst and christina
ulke and began years of conversation about anything we could imagine
and do together. following seattle we found ourselves spending the
summer in L.A. working with folks setting up an la indymedia for the
2000 democratic national convention. representation. organization, and
lot's and lot's of
pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. p pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs.
pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs.
pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs. pigs.
brian holmes wrote about the "inflated art scenes of the 90s" and that
to "be an activist then was not fashionable in any way, it was
considered totally retrograde in artistic circles." critique at this
time lacked currency materially and culturally (narrow sense of the
word) from where i was standing. listening to someone slather on about
68 and a postcolonial theorist's incisive critique of metanarrative i
wondered if the blood i'd seen in images of the diaz school around
genoa g8 was part of someone i loved.
http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/genova/pics4a.htm
<http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/genova/pics4a.htm>
adorno's "there is no love that is not an echo." floating a desire to
share the acoustic space in which we breath, speak, feel and act in a
way that is occupied and open—but not like a yoga group.
i also respond to eduardo molinari's approach to the expanded,
particularly considering migration patterns across the americas and
would only extend that history and migration (not just recent. not
just one way). grimson and kessler's on argentina and the southern
cone: neoliberalism and national imaginations, and dunbar-ortiiz's
roots of resistance speak to this in a localized and concrete way.
because of the relative economic stability in north america during
2000 most of the art i saw produced/reproduced in institutional
contexts were either new media works of a post modern or minimalist
aesthetic or frothy blown out paintings meant to illustrate 'networks
and flows.' couldn't wait for something to disrupt that. through the
democratic national convention mobilizations met sandra de la loza,
working again with her, marc, christina and ryan griffis and robby
herbst on collectively organized and community-based projects the 2004
october surprise october surprise http://www.theoctobersurprise.org/
<http://www.theoctobersurprise.org/>
and journal of aesthetics & protest http://www.joaap.org/ starting in
2001. the curator at the L.A. museum of contemporary art who organized
the experimental exercise of freedom (with rina carvajal) needed an
assistant— i was able to research and write about artists from
central, south america and italy if i held my cards to my chest.
actually, i was more like a child at the table who would reemerge
occasionally sticky with cobwebs. cards can fit in your back pocket
depending on who / where you are perceived to be. the emphasis on
institutional critique at california institute of the arts was
grounded even as it was too narrowly circumscribed. met etcetera last
october without a joint, sadly. first saw their work in another
institutional context at the centro cultural de tijuana at inSITE
2005. bill kelly and sandra were there as well. sunday morning as
hurricane katrina wound toward new orleans bill kelly, sandra and i
sat the golden glow of the haudenschildGarage listening to what i
found fucked approaches to collectivity, mobility and 'cultural'
exchange. everyone was wearing white linen except sandra and me who
sat talking loudly shit (like children) in the back.
http://www.insite05.org/internal.php?pid=17-357
<http://www.insite05.org/internal.php?pid=17-357> women are among those
compelled to learn early the many ways and to what extent
representation and invisibility are useful.
can 'we' identify material conditions that urgently need to be
addressed w/out representing others? this is an open question and one
we work from and through every day. i'm on an overpass with berries
falling out of my mouth. precarity gives way to starvation at some
point and i would like to address that. the black panther party
breakfast program is art.
in addition to 'post politics' what is meant by 'post industrial' at
this moment?
sorry, I know I'm not following form handing threads back in a tangled
sticky ball.
--
_______________________________________________
empyre forum
empyre at lists.cofa.unsw.edu.au <mailto:empyre at lists.cofa.unsw.edu.au>
http://www.subtle.net/empyre
More information about the empyre
mailing list